Sur le site En Attendant Nadeau.
On sait Hervé Martin intéressé par la forme du poème, on le voit à l’œuvre dans ce livre découpé en trois parties qui se clôt sur le beau « À la clarté de l’ombre ». Les poèmes disent le quotidien, proposent une vision humaniste enchâssée dans une expérience de transformation de l’écriture. Une citation de Maurice Regnaut dans « Cette présence en nous », une adresse aux parents, éclaire la logique du livre. Une liste de prénoms, de titres de poèmes, précède ceux consacrés au commerce ambulant de proximité. Les silences et les coupes disent l’intérêt pour Lionel Ray, rythment les vers à la manière des cadences imposées par le travail. « Coffreurs », « Plâtriers » mais aussi « Cueilleurs » et « Jardiniers » contiennent le dur labeur. Il y a intervention sur la langue, découpe et agencement dans la page au risque d’un harassement. Le découpage se réduit avec « Trémulations ». La lecture s’apaise, finit en eau calme visuelle avec « Ce qui ne revient plus ». On est dans une littérature qui mise sur de nouvelles formes.
Catherine Champolion