Hervé MARTIN : D’une vallée perdue à mes jours de mémoire
(Au Salvart éd., 2023),
52 pages,
18 euros
1 rue de la Ferme –
78125 Vieille-Église-en-Yvelines
Avant de donner à lire les cinq séries de poèmes de ce recueil, Hervé Martin a jugé nécessaire d’ouvrir la lecture par un bref avertissement qui permet de suivre le déroulement d’un drame vécu en août 2008 par un détachement de régiment français en Afghanistan où 24 hommes subirent une embuscade dans une montagne afghane.
Cela débute par les jeunes années d’un enfant, le fils du poète, qui souhaite devenir « commando » pour apporter la paix en accomplissant « un rêve qui porterait un bel espoir ». Avec, à chaque instant, la « menace de la mort qui plane », l’objectif demeure le même : aider, soulager dans ce pays ravagé où « la seule loi est celle de la force que l’on inflige ». Puis c’est l’annonce brutale, « votre fils est blessé » avec les mots en travers le de la gorge : « cette plongée soudaine au cœur de soi / quand le sang claque ». L’espoir va se réalimenter dans le dernier poème, « et tu retourneras vers la vie » tout en prenant la « direction de ce bel avenir / à renaître dans les jours qui passent ». Les encres colorées de Sophie Brassart accompagnent ces poèmes d’Hervé Martin en donnant une dimension troublante à ce beau livre de résilience.
Georges Cathalo