pas même une brindille
Christine Bloyet
Éditions Henry
Collection La main aux poètes
ISBN : 978-2-36469-088-2
Octobre 2014
72 pages
8 €
La poésie permet cela, que des souvenirs obscurs, enfouis en soi, puissent être interrogés dans l’intimité de l’écriture en creusant la profondeur des réminiscences ;
Seul tu / creuses/ une tranchée / pour que s’ /écoule / le flot de mes larmes à venir
pour être enfin partagée au grand jour du poème et ;
...pour tenter / de saisir un rai / de lumière qui brûlerait / la souffrance
Resteraient-ils obscurs ou évasifs dans les faits qu’ils réactivent à la lumière, les poèmes éveillent l’empathie du lecteur qui ressent comme poignant ce qui est recélé dans le livre,
laisse parler / la grande blessure / cachée
Avec cette césure qui crée un rythme saccadé au vers ou l’emploi d’un tu qui semble double, voir multiple, sur le fond de l’évocation d’une relation difficile au père, pas même une brindille nous laisse une impression de malaise, qui se développe au fil des poèmes.
tu / hante le paysage d’une tristesse / sans nom...
Cette impression nous poursuit jusqu’à la fin du livre, où des poèmes éclairent soudain l’aube d’un chemin nouveau :
tu entrevois peut-être / un bref instant la courbe d’or / que ton enfance cherchait
Le livre se termine sur ces vers
au fond du / paysage s’ /écoule / la lave / rouge d’un / remords insensé
car sans doute et d’une manière qui peut paraître paradoxale, l’amour d’un enfant reste toujours vif.
hm