Compris dans le paysage – Georges Guillain
Éditions LD
10 €
isbn : 978-2-9551736-5-7
Compris dans le paysage avait paru aux éditions Potentille en 2010. Édité aujourd’hui aux éditions LD il s’avance dans une version remaniée qui précise l’intention du poète et l’incline vers le mot « paysage » dans une définition qui le rapproche avec les ressentis du poète. Ces paysages intimes en forme de poème.
Le long poème s’adosse au réel, « la visite du Camp de Struthof », mais que reste-t-il de tout cela passé ce moment. Alors Georges Guilain tisse un parallèle entre cette réalité qui fut et les émotions et les tensions du corps qui s’animent chez le poète. De ce moment initial de la rencontre avec la barbarie et l’impensable qui suit la visite du camp, Georges Guillain tente de déplacer la mémoire rétinienne de paysages où eurent lieu des abominations inhumaines à celle de « paysages « intérieurs et intimes bouleversés par cet épisode fort et marquant.
À partir de cette visite Georges Guillain trace des parallèles dans une avancée poétique que traduit l’écriture. Comme en une concurrence il paraît vouloir répondre poétiquement à la nature et aux paysages qui demeurent. Il convoque la forme dans l’écriture dont il use pour rivaliser avec la nature. En témoigne celle de l’écriture sur la page dans une diversité et l’imprévisibilité avec des mots épars, ceux en gros caractères ou ce poème en escalier en travers de la page.
Comment rivaliser avec la vie ? Traduire dans l’écriture au plus vif, la révolte, la colère ou la peine si ce n’est à évoquer l’inouï et l’indicible des émotions natives qui n’appartiennent qu’à l’individu seul. Ici, l’impensable remémoré à pas lent à travers ce qui demeure d’un paysage qui fut témoin du pire des outrages contre l’humain.
Que peut la poésie ? Nul ne le sait vraiment mais le poète toujours est en charge de tenter l’impossible. Et du paysage réel de ce camp, c’est ici la nature de jardins qui recouvre une terre terrible de mémoire qui le tente, sous les couleurs de ses fleurs et d’herbe verte où marchent les hommes et les femmes d’aujourd’hui. Et sur ces cendres d’hier recouvertes, la mémoire et la poésie peut-être, peuvent en ces paysages intimes tracés par l’émotion, lutter contre l’oubli des hommes qui périrent dans de terribles conditions.
hm